L’hypnose, concrètement (www.psychobiotherapie.com)

(page provenant du site www.psychobiotherapie.com – fév. 2010)

L’hypnose, c’est une relation pleine de vie qui a lieu dans une personne
et qui est suscitée par la chaleur d’une autre.

[ Milton H. Erickson ]

L’état de transe est induit chez le sujet en relaxation. Le thérapeute suggère sans imposer en usant de propositions ouvertes, acceptables et non directives. Durant cet état de conscience particulier, différent de l’éveil ou du sommeil, notre attention est plus ou moins coupée du monde extérieur afin de favoriser notre concentration sur notre monde intérieur.

La suggestion qui invite à entrer en transe pourrait se résumer ainsi : « Quand vous le voulez et de la façon que vous le souhaitez, vous pouvez accéder à cet état familier et confortable où vous pourrez reprendre contact avec votre personnalité profonde. »

L’état hypnotique, un état naturel, thérapeutique et agréable

Nous expérimentons chaque jour l’état hypnotique, quand nous fonctionnons en « pilotage automatique ». Lors d’une action habituelle, répétitive et ne nécessitant que peu d’attention – en accomplissant des tâches ménagères, en conduisant, en lisant un article que l’on va devoir relire parce qu’on rêvassait… bref, quand nous sommes en roue libre ou dans la lune, que notre esprit vagabonde ailleurs et qu’un observateur extérieur pourrait nous qualifier d’absent(e).

L’hypnose est en fait de l’auto-hypnose. Le sujet se met en transe – l’état de conscience hypnotique – par lui-même. L’hypnotiseur fait office d’accompagnateur. Il est le guide qui rassure, sécurise et permet au sujet en transe d’accomplir ce qu’au fond il aspire à réaliser. Le contrôle reste entre les mains de l’hypnotisé. Rien ne peut se faire contre sa volonté. C’est comme si, sous hypnose on se permet, lorsque l’on en reçoit l’autorisation, de faire ce qu’on a besoin de faire pour soi, ce qu’en état de veille, on n’ose ou ne croit pas pouvoir faire.

Au départ donc, la motivation, plus ou moins consciente, du sujet est nécessaire.

Entrez dans cet état modifié de conscience !

Votre attention se concentre sans effort sur un point précis (flamme d’une bougie, détail dans la tapisserie, monologue du thérapeute etc.) tandis qu’une partie plus intime de vous se retrouve libre de disposer de vos capacités endormies. Ce que l’on désigne par l’appellation « cerveau droit», plus associatif, créatif, intuitif et symbolique, peut alors s’exprimer plus facilement. Le jugement analytique jouant sa partition en sourdine. Il est comme mis « en veilleuse » – il veille, tout de même !
Alors, vous entrez dans la caverne d’Ali Baba de vos capacités inexploitées, de vos expériences « oubliées », de vos richesses intérieures.


Deux types d’hypnose : traditionnelle ou ericksonienne

Il convient de distinguer principalement deux types d’hypnose :

  • l’hypnose traditionnelle, employée par Charcot et par les hypnotiseurs de spectacle, qui procède par ordres directifs : dors, ressens ceci etc. La volonté de l’hypnotiseur prenant l’ascendant sur celle du sujet. Cette technique qui amène généralement une transe profonde peut avoir un effet aussi spectaculaire… que provisoire (de quelques minutes à 2 ou 3 semaines), car elle est rarement employée pour amener un changement de structure chez l’individu qui accepte de se mettre momentanément entre parenthèses.
    20 à 30% des personnes seraient « sensibles » à ce type d’hypnose.
  • L’hypnose ericksonienne, qui module la profondeur des transes, privilégie l’écologie de la personne en s’appuyant sur ses ressources, son désir plus ou moins conscient de changement et sa structure propre (valeurs, histoire, capacités).

Milton H. Erickson, créateur de cette forme d’hypnose, employait même « l’hypnose sans hypnose » durant sa conversation où, par un langage à sens multiple, il s’adressait en parallèle à l’inconscient de son interlocuteur. Il s’agit avant tout d’un mode de communication avec le consultant qui s’adresse à sa personnalité profonde, à son inconscient bienveillant, à ses souvenirs « oubliés » et à ses capacités inexploitées.

C’est cette approche et certains de ses mécanismes qui sera, entre autres, étudiée par Grinder et Bandler pour fonder la P.N.L.

Toute communication profondément humaine est à base d’hypnose.

[ Daniel Araoz ]

En hypnose ericksonienne, le thérapeute s’adapte et propose une hypnose en accord avec la vision du monde du patient en tenant compte de ses résistances, pour lui permettre de prendre confiance en lui, trouver une solution à un problème ou mobiliser son énergie, ses compétences vers un objectif qui lui convient.

Préjugés et précisions sur l’hypnose

La transe hypnotique peut avoir divers degrés de « profondeur ». En hypnose ericksonienne elle est souvent légère, voire quasi absente. Dans l’hypnose traditionnelle, notamment l’hypnose de spectacle, il s’agit de transe profonde qui ne peut se produire que chez un sujet très sensible – qu’il soit extrêmement motivé (l’envie de se donner en spectacle ou de fuir l’inconfort du stress d’être regardé par toute une salle).

Dans tous les cas, le sujet est en auto-hypnose ; l’hypnotiseur n’est qu’un guide, un incitateur, une main courante qui rassure et permet le « voyage ». D’où la nécessité de la confiance dans la relation thérapeutique. Une personne ayant souvent vécu la transe hypnotique pourra d’ailleurs assez facilement pratiquer seule, dans un cadre d’exercice personnel par exemple.

En état d’hypnose, l’inconscient est aux commandes. Ce qui ne veut pas dire que le conscient est hors circuit. Il existe toujours un contrôle par le sujet. En fait, notre inconscient a pour objectif inaliénable d’assurer notre sécurité. Impossible donc de suggérer à quelqu’un en état de transe d’accomplir un acte qu’il refuserait en toute conscience. Toute tentative d’imposer une volonté contraire à l’écologie du sujet est vouée à provoquer le « réveil » de l’hypnotisé.

L’hypnose permet de faire plus aisément ce dont, au fond de soi, on ressent le besoin. Cela explique les échecs relatifs de l’hypnose dans les cas, par exemple, de dépendance au tabac lorsque les motivations du sujet n’ont pas été clairement établies ou qu’un « conflit verrouillant », qu’il aurait fallu lever avant, a été négligé.

En thérapie, le présupposé vérifié est que le sujet possède en lui la solution à sa situation qu’il juge problématique. L’hypnose lui donne simplement l’occasion d’accéder aux ressources susceptibles de la résoudre.

Indications de l’hypnose

Les applications de l’hypnose sont variées, citons notamment :

  • les problèmes relationnels (familiaux, professionnels…)
  • les phobies, cauchemars, peurs
  • arrêter de fumer (addictions)
  • les maladies dites psychosomatiques (migraines, spasmophilie, troubles digestifs…)
  • l’accompagnement de maladies
  • les insomnies, l’anxiété
  • la gestion du stress
  • la gestion de la douleur
  • les apprentissages, l’amélioration des performances
  • le développement personnel…

Ce que permet l’hypnose

  • transposer une capacité, déjà acquise dans un autre contexte, pour solutionner une situation
  • diminuer l’effet incapacitant d’un jugement exagéré pour bénéficier d’une plus grande liberté de manœuvre
  • comprendre les motivations non-dites d’un comportement pour les satisfaire de façon plus souple
  • retrouver un équilibre entre corps et pensée pour augmenter ses possibilités de créer du nouveau

L’hypnose en accédant à l’inconscient – qui selon le bio-décodage est biologique – donne aussi pouvoir sur notre corps.
Dans le registre du spectaculaire, on se souviendra des marcheurs pieds nus sur les braises sans la moindre brûlure. Inversement, la suggestion hypnotique d’exposition à une flamme pourra faire apparaître une cloque sur la peau d’un sujet…

Ernest Lawrence Rossi, dans son livre « Psychobiologie de la guérison » (Le Souffle d’Or, éditeur) explique le pouvoir biologique des états modifiés de conscience, notamment sous hypnose mais aussi par la visualisations ou la méditation. Il cite, entre autres, la « méthode Simonton » dans la recherche de la guérison du cancer etc.

Présupposé fondamental de l’hypnose ericksonienne

Si vous avez le problème, vous avez aussi la solution. Un problème bien posé est à moitié résolu… la réponse est dans la question…
En hypnose ericksonienne, la personne est appelée à trouver par elle-même et en elle la ressource dont elle a besoin.
La transe hypnotique autorise cette possibilité de changement dans le respect de la structure psychique du sujet – l’effet thérapeutique ne peut être durable que s’il est fondé sur le système de valeurs, les croyances et la personnalité de la personne.

L’état d’hypnose met en relation plus profonde avec soi-même.

Une solution taillée sur mesure et dont vous êtes de tailleur

Respectueuse de votre personne, l’hypnose ericksonienne propose sans l’imposer un voyage vers vous-même. Elle vous laisse le choix d’aller où vous voulez – où votre inconscient saura trouver ce dont vous avez besoin – comme vous le désirez. Vous créez votre propre manière de changer, voie vers une plus grande autonomie, gage d’efficacité thérapeutique – une solution sur mesure.

Durant la transe, bien que relaxé(e), vous êtes toujours conscient(e), votre volonté est toujours active, avec davantage de sensibilité – non en stress, mais en ouverture. Le doigté du thérapeute se manifestera par sa compétence à vous laisser la liberté d’aller où bon vous semble, à suivre votre volonté, même s’il semble la précéder : il vous suggère ce que vous avez envie d’entendre, de faire, de changer.
La demande de l’hypnotisé pourrait être « je désire que vous m’aidiez à aller là où je le veux. »