L’hypnose guérit tout (?)

Je reçois souvent des demandes du type : « Je voudrais essayer l’hypnose (…). Est-ce que l’hypnose peut quelque chose pour moi… ». Demandes qui s’achèvent immanquablement par : « Combien de séances seraient nécessaires ? »
Je serais parfois tenté de répondre par : « Bonne idée », puis, « L’hypnose peut tout pour vous » et, enfin, « Une seule séance est nécessaire ». Toutes réponses sans doute secrètement espérées par le demandeur.
Mais, voilà, ce serait malhonnête et méprisant ; ces questions étant parfaitement légitimes et la souffrance sous-jacente réelle. Aussi, je tergiverse, j’explique et me « répands » un peu.
Non, que ces réponses lapidaires soient fausses en soi ; je les crois même tout à fait justes.
Mais, elles ne seraient pas comprises.

Je m’explique…

Essayer l’hypnose

D’une part, on n’essaie pas l’hypnose.
Une démarche thérapeutique suppose un engagement. En effet, je conçois l’hypnose DANS une démarche thérapeutique, ne s’agissant pas ici d’ébahir des spectateurs par les « pouvoirs étonnants de l’hypnose ».  Il n’est pas question de s’amuser.
L’hypnose (thérapeutique donc) ne fonctionne que si vous avez choisi de changer. Au moins une partie significative de vous-même a décidé que vous aviez besoin de changer. Il peut y avoir une autre partie qui résiste à ce changement, par peur, et c’est naturel. Cependant, ce qui vous fera venir en thérapie est la partie « progressiste » – dirait-on en politique – et non la partie (le parti ?) « conservateur ». Charge à la thérapie de prendre en compte aussi la partie conservatrice (qui a peur), car elle a son importance ; elle a un droit de veto. Or, la thérapie a notamment pour propos de vous amener à davantage d’intégrité, de vous réunifier. C’est-à-dire de réunir les différentes parties qui en vous se trouveraient en conflit, générant des situations et des sensations de blocage, d’impuissance, de déchirement etc.

D’autre part, « essayer » sous-entend une éventualité d’échec. Quand on promet d’essayer, c’est un peu qu’on envisage d’échouer ou de ne pas s’y adonner entièrement.

Au contraire, allez-y carrément ! Mettez toutes les chances de votre côté !

Autant l’avouer, la thérapie est une démarche foncièrement égoïste : Je veux aller mieux, avec moi, dans ma vie et mes relations avec les autres.
Ne mâchons pas les mots et retroussons-nous les manches !

Plutôt que d’essai, préférons parler d’expérience

L’hypnose peut-elle quelque chose pour moi ?

L’hypnose peut tout.
En fait, il est plus exact de dire : avec l’hypnose vous pouvez tout pour vous.
Ou, mieux : en état hypnotique, vous êtes complétement vous-même, en capacité de tirer profit de toute situation.
Vous y puisez, non pas tous les pouvoirs, mais tout votre pouvoir.

L’état hypnotique nous place dans un espace-temps dégagé de la plupart de nos entraves, de ce qui nous empêche d’exprimer notre plein potentiel.

Employons une métaphore informatique. Lorsqu’un programme (un dysfonctionnement pénible qui pousse à consulter) « plante » la machine, l’hypnose correspondrait au « reset » qui remet les compteurs à zéro et libère ce qui est possible.

L’hypnose rend possible…
Alors, vous pouvez quelque chose pour vous.

Combien de séance d’hypnose sont nécessaires ?

Une seule… la bonne.

Chaque personne est unique, avec une histoire unique, une vision de la vie personnelle, des craintes et des désirs propres.

L’hypnose n’est pas un médicament miracle qui, pour tout le monde, agit de la même façon, avec la même rapidité – en prendre « plus » garantirait une solution « plus rapide » ?

En fait, il suffit (!) que soit levé en soi ce qui empêche le mouvement naturel de la Vie pour que l’élan primaire d’être soi-même, de devenir ce que l’on est, continue ou reprenne son déploiement initial.
Cependant, qui peut prédire quand aura lieu ce relâchement interne – eh oui, chacun tient (à) ce qui le freine (la peur d’aller trop vite ?) – ?

La « bonne » séance d’hypnose, ou, plus généralement, la bonne séance de thérapie, sera celle qui verra ce qui fait obstacle à votre être perdre son pouvoir d’inertie sur votre existence. Ce sera celle où vous serez de nouveau en mouvement, autonome, sans être forcé(e) de chercher à l’extérieur de quoi avancer.

L’hypnose n’est pas quelque chose qui vient de l’extérieur

Il s’agit d’un état tel que l’on peut dire, pour reprendre l’expression d’une « hypnotisée » en fin de sa toute récente première séance : « J’étais sur tous les plans ».

L'hypnose : "Partout à la fois"... "Sur tous les plans"
« Partout à la fois »… « Sur tous les plans »

 

“Que sentez-vous ?” Seule réponse : “Partout à la fois.”
Je ne l’ai pas questionné davantage,
car ces mot auxquels je ne m’attendais pas,
exprimaient à eux seuls toute la richesse de l’expérience.

[ extrait d’Il suffit d’un geste de François Roustang ]

La première expérience d’hypnose se révèle rarement être ce à quoi on s’attend…